Nakba et dynamique des réfugiés
Par Hussam Khader
Hussam Khadr, député palestinien (en prison depuis mars 2003) 

 

Am 30.4.2003 hat die Organisation, die palästinensische Häftlinge in israelischen Gefängnissen vertritt

 


 

14 mai 2005
Le député prisonnier Hussam Khadr : "en souvenir de la Nakba"

Les informations qui nous parviennent de l'extérieur des prisons et de l'obscurité des cellules annoncent de bonnes nouvelles.
Le mouvement du retour et de la défense des droits des réfugiés palestiniens s'élargit dans les milieux des réfugiés. Le discours du retour, le développement des actions, l'augmentation du nombre des institutions, des centres et des associations, les tentatives sérieuses pour former des groupements pour organiser et ordonner le mouvement du retour, tout cela nous amène à être satisfait que le sang de nos martyrs tombés en défendant le droit de retour n'est pas tombé vain, et que ceux qui ont sacrifié leur liberté pour le droit au retour, leurs sacrifices ont fait pousser les graines et les épis, dont la récolte sera prochaine.
Avec toute nouvelle commémoration de notre Nakba Palestinienne, en 1948, se renouvelle l'espoir du fait de la présence de gardiens rêvant du retour (rêve et non pas illusion, et il y a une grande différence entre ce qui est réalisable et ce qui est impossible à réaliser), et du fait que le volume des actions menées se multiplie et se développe, le plus important étant que le mouvement du retour commence à abandonner l'état de réaction pour avancer dans la voie de l'action créatrice.
Les gardiens du retour n'agissent plus sous le coup des réactions, qui sont d'habitude des réactions saisonnières non planifiées, sans créativité. Ces dernières années, ces actions ont pris un nouvel élan, qui évolue, et il y a de nouvelles stratégies claires qui apparaissent à l'horizon.
Le discours du retour est devenu plus construit, plus cohérent, plus consistant, les concepts et les méthodes de travail plus maîtrisés. La recherche des mécanismes nous menant à la réalisation effective est devenue plus sérieuse. Ainsi, nous apercevons un approfondissement de la recherche scientifique à tous les niveaux du discours du retour, qu'il soit social, psychologique, juridique, historique, économique et culturel. La spécialisation apparaît à tous ces niveaux, et c'est une partie de notre rêve qui n'aurait pu être réalisée sans l'action sérieuse, suivie et consciente. Il est exigé de poursuivre cet effort, ce qui est encore plus exigé, c'est d'agir à rassembler toute cette production. Il est nécessaire de rassembler les communiqués, les renseignements, les livres, les recherches, toutes les productions sur tous les sujets relatifs aux réfugiés. Ce qui exige un haut niveau de coordination, de la mise en place de rése aux entre institutions des réfugiés.
Ce qui exige aussi éventuellement la création d'une bibliothèque nationale spéciale sur les recherches relatives à la Nakba et aux réfugiés, et son développement pour qu'elle soit une bibliothèque électronique, afin de faciliter la recherche de tous les intéréssés dans le monde.
Ceci est un appel pour réaliser un projet commun entre Badil, le centre al-Awda et Shaml, ainsi que le programme sur l'émigration forcée, les institutions et autres associations de réfugiés concernées par la recherche, en faisant participer les chercheurs spécialisés dans les programmes des réfugiés et de l'exil pour créer une banque de données.
Une partie importante des outils pour mener la lutte en ce siècle est lié très étroitement à l'information. La diffusion de l'information est un pas principal vers la réalisation. Plusieurs associations de défense des réfugiés ont compris cette idée mais certaines ont besoin encore de bouleverser leurs structures de pensée, et cela ne peut être réalisé qu'avec la participation effective de plusieurs associations actives.
La Nakba est un événement historique qui a touché toute l'existence du peuple palestinien, sur la terre de la Palestine, des bouleversements importants, politiques, démographiques et sociaux en ont été la conséquence. Un état de confrontation permanent et des contradictions insurmontables ne peuvent être supprimés qu'avec la suppression de la Nakba et de ce qui en a résulté.
Il n'est pas indispensable de rappeler que notre attachement au discours du retour et son intégration dans notre littérature, culture, et méthodologie est une question essentielle pour réduire le temps de la Nakba. Celui qui considère que n'importe quelle solution peut être proposée à notre peuple est dans l'illusion, ou ignorant de la structure de lutte de notre peuple, car notre peuple qui a protégé ses droits nationaux au cours des différentes périodes très difficiles protègera son droit inébranlable au retour. Le droit au retour est la plus grande constante de nos constantes nationales, qui ne peut être concédé, parcellisé, altéré, prescrit ou marchandé.